Cette résidence s’inscrit dans le cadre « Résidence d’auteur à l’école », elle est réalisée en partenariat avec le Ministère de l’Éducation nationale et celui de la Culture (CNL). Sa durée est constituée de 6 demi-journées réparties sur 3 mois. Outre les rencontres avec les élèves, elle permet à l’autrice de mener à bien l’écriture de son prochain roman « Un Rital à la mine ».

Ce projet d’écriture évoque l’après-guerre. La Grande Guerre vient de se terminer et le pays, exsangue, doit se reconstruire. Massacrés lors du conflit, les hommes font cruellement défaut. Pour pallier cette situation, politiques et industriels vont se résoudre à ouvrir plus largement les frontières aux étrangers. Parmi eux, les Italiens, accourus de la péninsule pour fuir la misère. Embauchés en grand nombre sur les sites miniers, ils contribueront au redressement de la France où beaucoup feront souche. Au-delà d'un destin particulier, celui d’Emilio, le héros du roman, ce récit racontera la lutte des immigrés pour survivre dans un milieu parfois hostile et leur rend hommage.
En préambule, pourriez-vous rappeler, en quelques phrases, le sujet de cette résidence d’action culturelle ?
Invitée par une professeure de lettres et la documentaliste de l'établissement, ma « Résidence d'auteur à l'école » prend appui sur des rencontres autour de mon travail littéraire pour en dégager les thèmes (romans publiés aux éditions Zinédi).
Il s'agit de débattre avec des lycéens de 1ere relevant de l'enseignement de spécialité humanités, littérature, philosophie.
Leur niveau permettra d'intéressants échanges autour de mes préoccupations littéraires, très ancrées dans le XIXème siècle, les grandes mutations industrielles et la réalité sociale : – Le travail dans les usines et dans les ports – Condition de l'enfant à l'époque – Les premières manifestations et grèves – la lutte pour la dignité.
Est ce qu'il s'agissait de votre première résidence ?
Oui, il s'agit de ma première résidence sous cette forme particulière. Je n'avais jusqu'à maintenant qu'une expérience d'interventions très ponctuelles en milieu scolaire, le plus souvent au collège.
Pourquoi avoir accepté ce projet de résidence ?
J'ai été particulièrement sensible à la démarche des responsables du projet et à l'intérêt qu'ils portaient à mon travail. J'ai répondu avec enthousiasme à leur sollicitation qui me permet d'être confrontée à des jeunes lecteurs, de les écouter, de discuter avec eux et autant que faire ce peut de les aider à devenir des citoyennes et citoyens libres.C'est aussi pour moi l'occasion de briser la solitude de l'écriture.
Dans le cadre de votre résidence, quelles sont les rencontres qui vous ont marquées ? et/ou pourriez-vous décrire un moment fort de votre résidence ?
Chaque rencontre constitue pour moi un moment fort à l'écoute de questions souvent vierges de tout préjugé qui dénotent un état d'esprit altruiste et la volonté de s'engager pour une société perfectible.

Quelle est la suite donnée au travail mené dans le cadre de cette résidence (restitution publique ? exposition des travaux ?... )
Le travail verra son aboutissement dans la production d'écrits.
En ce qui concerne la forme, les élèves pourront choisir d'écrire un essai, un plaidoyer, une lettre ouverte, un billet d'humeur ou un discours. Cet atelier devrait aider les élèves à améliorer leurs compétences, tant au niveau de l'écrit que de l'oral et cela en vue de l'épreuve du bac de français. Un temps de restitution orale est prévu devant l'ensemble du groupe et l'auteur. L'éventualité d'ouvrir la manifestation et de la tenir au théâtre de la ville est envisagée.
Elle permettrait à toute la communauté éducative, aux familles et aux élèves d'apprécier le travail accompli.
Est-ce que cette expérience va d’une manière ou d’une autre enrichir votre travail d’autrice ?
A moins qu'il ne soit particulièrement auto-centré, tout auteur trouve dans la relation à l'autre matière à s'enrichir personnellement. Je ne sais pas encore sous quelle forme cela se traduira mais je suis d'ores et déjà certaine que cette expérience m'a convaincue de poursuivre dans la voie que j'ai empruntée et qui trouve un écho favorable dans le milieu de l'enseignement.
En dehors de cette résidence, quels sont vos projets en cours, pouvez-vous nous parler de votre actualité littéraire ?
Cette année 2024 verra la parution, au mois de septembre, de mon prochain roman « Un Rital à la mine » aux éditions Zinédi. Ce sera l'occasion de nouvelles rencontres en librairies et médiathèques. D'ici là je participerai à diverses rencontres-dédicaces dans des salons du livre en Normandie et ailleurs.
Propos recueillis par Cindy Mahout.
Livres de Martine Gasnier :
- Les Réprouvés (2022)
- L'inconnu du port (2021)
- Julien l’exhibé (2021)
- Un prince mélancolique (2020)
- Itinéraire d’un révolté (2019)
- L’Affaire Julie Clain (2018)